L'écologie politique : entre rêves et réalité. Prééminence de l'action citoyenne.
Un climat politique délétère :
Je ne saurais commencer cet article en omettant de parler du lien de plus en plus distant entre le pacte écologique de 2007 et le gouvernement actuel de Nicolas Sarkozy. Dans une lettre de mars 2010 la Fondation Nicolas Hulot pour la nature et l'homme exprimait sa désapprobation de la politique actuellement menée par l'UMP en matière environnementale, propos relayés à l'échelle nationale par Nicolas Hulot. Les hommes et femmes politiques, du moins ceux au pouvoir, n'ont, dans leur majeure partie, toujours pas compris les souhaits des français. On en veut pour preuve les propositions des groupes de travail issus des Grenelle de l'environnement qui sont de moins en moins suivis d'effets. Peut-on espérer une amélioration si les Verts parvenaient au pouvoir? Il semblerait qu'aujourd'hui en France le mouvement politique écologiste fait face à dilemme: il est trop organisé politiquement pour les militants écologistes et dans le même temps, il ne l'est pas assez pour les autres partis et analystes de sciences politiques.
Une priorité délaissée :
Ainsi, il en ressort qu'aujourd'hui les priorités du gouvernement s'orientent vers la compétitivité, l'emploi et la santé ; des domaines plus ou moins important, ce qu'il est normal d'admettre, mais qui dépendent au plus au lieu des enjeux environnementaux, enjeux environnementaux qui sont de plus en plus relayés au second plan alors qu'ils devraient bel et bien être la priorité des priorités gouvernementales. Le chemin suivi par nos sociétés aujourd'hui met en jeu les dynamiques fondamentales de la biosphère, de la planète et de ses habitants . L'être humain est face à un dilemme : le progrès incontestable de nos civilisations est également la source de dégradations irréversibles et inquiétantes de Pacha Mama. En effet, comme le clame bon nombre d'ONG à travers le monde, le développement durable doit être l'axe structurant des politiques publiques. Au lieu de cela, on continue de penser qu'économie...
Qu'est ce qu'une politique verte ?
Une réelle politique environnementale doit reposer sur les quatre piliers fondamentaux de l'écologie politique afin de bien retraduire nos attentes de citoyens d'un point de vue global. Ces quatre piliers sont : la protection de l'environnement, la justice sociale, la démocratie et le pacifisme. On s'éloigne là des objectifs poursuivis par les gouvernements actuels. Les mesures visées par l'écologie politique doivent s'abstraire des mécanismes de lutte partisane conventionnels et proposer des mesures innovantes. Le lien entre la politique et les citoyens doit être refondé, avec une meilleur prise en compte de nos idées et opinions afin de mener des politiques en accord avec le peuple ; cela peut se réaliser par exemple à travers le renforcement d'une démocratie participative et la multiplication des groupes de travail. La politique verte vise aussi l'instauration d'une taxe verte (sur produits coûteux en ressources naturelles), la suppression des taxes ayant un impact sur la production et la vente locale,...
Démagogie politique :
Parlons de chose plus pratique. Peut-on réellement stopper le nucléaire à l'heure qu'il est ? A cause du manque de volonté politique face aux souhaits des citoyens de développer plus intensément les énergies renouvelables, on peut dire que l'accroissement du nombres d'éoliennes dans nos campagnes n'est qu'un trompe l’œil, les possibilités de développement sont bien plus grande. En 2010, on continuait de dépenser 3 fois plus pour la Défense que pour l'Ecologie (37 milliards du budget contre 13 milliards pour l'écologie).
Avènement de l'« écologie civile » :
Quel rôle donner aux citoyens et diverses associations de défense de l'environnement dans l'écologie politique ? Cette même écologie politique, est-elle réellement plus efficace que ce que j’appellerais l'« écologie civile »? En effet on peut se demander si l'écologie ne trouve-t-elle pas son impact dans la vie quotidienne de chacun plutôt que dans l’arène politique. Face aux réticences de la politique à intégrer l'écologie en son sein au profit d'une économie toujours plus reine, on doit prôner l'établissement d'une démocratie écologique réelle car le temps presse les amis ! Cette démocratie doit être mondiale car la lutte contre les dégradations environnementales et les effets du réchauffement climatique ne se borne pas à nos frontières, nous sommes des citoyens du monde et par là, il faut soutenir nos frères et sœurs en lutte aux quatre coins du globe ! Il faut bien avoir à l'esprit que les efforts nationaux si intenses soient-ils peuvent être réduits à néant si dans le même temps de grands pays comme les États-Unis ou la Chine continuent de considérer l'écologie comme une « boutade » (cf non-ratification du protocole de Kyoto). On est tous liés, français, algériens ou bien argentins ; notre sort ne pourra se bonifier si celui des citoyens des autres continents ne s'améliore pas en même temps. La révolution écologique est un travail sur soi avant de devenir une affaire publique.
C.G.